Les professions des soins et de l’assistance sont très exigeantes pour le corps. Ce faisant, le dos, les épaules, la nuque et les articulations sont soumis à de lourdes charges. En effet, 65,3 % du personnel soignant souffre de douleurs relatives à leur travail. Les transferts de patients sont cités comme étant la cause la plus fréquente de ces douleurs. Le respect de l’ergonomie dans les méthodes et dans l’environnement de travail aide à réduire les charges pesant sur le dos.
Une évaluation des risques (de préférence par une personne qualifiée) est nécessaire, afin d’améliorer et l’environnement et les méthodes de travail. Ainsi, la direction de l’entreprise peut planifier des mesures adéquates devant être prises en différents endroits. Le principe dit du Top-down s’applique. On examine d’abord s’il existe des solutions techniques permettant de réduire les charges, puis l’on cherche des solutions organisationnelles. Enfin, d’autres mesures pour soulager le dos sont prises au niveau personnel.
Technique : des locaux appropriés sont la base d’un travail ergonomique et avantageux. Différents aspects doivent être pris en considération dès la phase de planification. Est-ce que, par exemple, les portes sont assez larges, les chambres et les voies d’accès sans obstacles ; il y a-t-il suffisamment d’espaces de rangement et de manœuvre, et les systèmes de levage fixés au plafond sont-ils sensés et utiles ? Lors de la planification, il faut également tenir compte des hauteurs de travail correctes dans les chambres du service ou pour les éviers, et il faut positionner les écrans d’ordinateur de manière ergonomique aux postes de travail.
Des moyens techniques supplémentaires soulagent le dos. Un nombre suffisant de ces moyens devrait être installé de manière fixe après des tests approfondis. Outre les lits de soins réglables en hauteur et les lève-personnes, les petits accessoires tels que tapis antidérapants, fauteuils de soins ambulants, planches coulissantes, etc. sont - si correctement utilisés - très bien adaptés pour réduire les maux de dos.
Les processus de travail devraient être revus au niveau organisationnel, l'utilisation des aides prises en compte dans la planification des soins, et les spécialistes de la sécurité et de la protection de la santé au travail y être intégrés. Une formation régulière à l'utilisation des équipements de travail doit tout autant y être intégrée de manière systématique.
Pour finir, l’engagement individuel du personnel soignant demeure. Il devrait utiliser les équipements de manière conséquente, veiller à une bonne posture durant le travail, pousser correctement les chariots de transport et de blanchisserie, et surtout « prendre soin de soi-même » : l’utilisation consciente de ses propres forces et un bon équilibre entre l’exercice de son métier et les loisirs sont primordiaux.
(Nota bene : les collaborateurs ne sont utiles à l’employeur et aux patients que s’ils sont en bonne santé et qu’ils restent aptes au travail.)
Article de Ginie Meier, spécialiste en ergonomie auprès de la SUVA et de Bigla Care
Nous vous donnerons volontiers des conseils concrets sur la manière ergonomique et avantageuse de travailler dans les soins dans un prochain article.
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